Des odeurs partout ! C'est incroyable, je n'en ai jamais senti autant à la fois ! Ça me fait tourner la tête, je ne sais pas quelle odeur vient de quel flacon, mais je sais que ça sent bon. Le tout sent bon. Je ne savais pas qu'il existait des endroits pareils, c'est géant de voir autant de flacon réunit en un même endroit ! Avant ça, je suis allé voir dans d'autres pièces, des magasins, tout aussi rempli que celui où je me trouve actuellement. Il y avait des vêtements, parfois des objets divers, et j'ai touché à tout. Mais ce n'était pas suffisant, je n'en ai pas vu assez. J'ai décidé d'aller un peu partout, sans plan, sans horaires fixes, et donc sans prêter attention à tous les éléments.

Je suis tombé sur ce bâtiments par hasard, ça m'a paru être un bon échappatoire à la chaleur extérieur. Une chaleur que je n'ai jamais connu, qui m'a fait très peur lorsque j'ai mis un pied dehors. Durant le trajet pour aller sur l'île, il n'y a pas eu de telles températures. Dans ma maison non plus, je n'ai pas connu une chaleur pareille. Je suppose que ce n'est qu'un  début, mais c'est peu engageant pour la suite. Ce n'est pas plus facile pour les personnes que je croise, certaines ont l'air de bien moins supporter le climat. Personnellement, j'ai beaucoup de mal mais le bonheur de découvrir me fait presque oublier le détail de la chaleur.

Ce n'est pas pour autant que j'ai souhaité rester dehors par cette chaleur. Alors, pour échappé à ce qui me semblait un drôle de mélange entre le paradis et l'enfer, je me suis engouffré dans une entrée très lumineuse. Un grand bâtiment tout en verre, comme je n'en ai jamais vu ! … Je n'ai pas vu grand chose de ma vie, c'est vrai... A l'intérieur, c'est une multitude d'enseigne qui s'alignent devant mes yeux. Je n'y comprends rien, ne sais pas à quoi ça sert, mais ça a l'air très intéressant à découvrir ! Il n'y a pas beaucoup de monde, raison de plus pour découvrir plus en profondeur ce lieu dont je ne sais absolument rien. J''imagine plus les paysages, moins les villes. Il faut dire, mes livres concernaient surtout la nature.

Actuellement, cela fait un moment que je suis dans une parfumerie, comme l'indiquait le panneau a dessus. C'est là qu'il y a eu toutes les odeurs. Sûr de moi, j'ai commencé à essayer tous les parfums qui avaient l'air de sentir bon. Non sans utiliser les étranges petits cartons blancs à côté, mais en envoyant directement le produit autour de moi. Et j'ai fait cela avec une bonne partie des flacons, jusqu'à ce qu'on vienne me dire que je m'y prenais mal. On m'a dit « d'arrêter mes bêtises », avant d'agiter les fins cartons devant moi. Sauf que... ça ne m'a rien expliqué. J'ai continué mes affaires discrètement, sans plus toucher aux bâtons. Les gens ne sont pas tous sympathiques, le manque de tact de cette personne m'a réellement surpris.

Par terre, je me retrouve par terre. Quelqu'un m'a percuté sans que je m'y attende, alors que j'allais prendre un autre parfum. J'ai ridiculement perdu l'équilibre, c'est nul. Bien qu'embêté par la situation, je ne refuse pas la main tendue par l'inconnu. Même si, je dois l'avouer, je ne savais tout d'abord pas si je devais la prendre ou non. Je ne lui en veux pas de m'avoir bousculé, même si j'aurais préféré qu'il évite. Il me vouvoie. Comme ça me fait étrange ! Ça ne m'est jamais arrivé. Dois-je le vouvoyer en retour ? Je suppose que oui... Mais je n'ai jamais vouvoyé personne. Ah... je suis perdu. Je me relève rapidement en prenant appui sur sa main, que j'inspecte consciencieusement avant de lâcher.  Sa question me fait rire, mais je ne vois pas de problème à ce qu'il la pose.

« Un garçon, bien sûr. »

A peine ai-je fini que je brandis un petit carton devant ses yeux.

« Tu sais ce que c'est ? Pourquoi le gars m'a montré ça tout à l'heure ? Et tu trouves pas que ça sent très très bon, ici ? Ah oui, pardon ! Moi c'est Eilyan. »

Je n'ai finalement pas pensé à le vouvoyer, ça m'est complètement sorti de la tête.